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Boumaiz Omar correspondant Matchpresse en France
Dans une récente déclaration, l’ancien international français Samir Nasri a vivement réagi à la manière dont le jeûne du Ramadan est perçu dans le monde du football. Il s’interroge notamment sur la nécessité pour un entraîneur de savoir si ses joueurs pratiquent le Ramadan et souligne l’incohérence de cette curiosité par rapport à d’autres pratiques religieuses.
« Pourquoi les entraîneurs devraient savoir si les joueurs font le Ramadan ? » s’interroge Nasri. L’ex-meneur de jeu de l’Olympique de Marseille et de Manchester City rappelle que, de son temps, cette question ne se posait pas. Selon lui, dans un pays laïque comme la France, la religion relève du domaine privé et ne devrait pas interférer avec la gestion d’un effectif.
Il va plus loin en établissant un parallèle avec d’autres pratiques religieuses : « Est-ce que l’entraîneur va voir les catholiques en leur demandant s’ils font le Carême ? » Une réflexion qui met en lumière une différence de traitement entre les confessions et pose la question de l’équité dans la gestion des sportifs.
Pour Nasri, il est inutile de demander directement à un joueur s’il pratique le Ramadan. Il estime que l’entraîneur doit se concentrer sur l’évaluation des performances sans présumer d’un impact négatif du jeûne : « Tu regardes les matchs, si le joueur est moins performant, tu le fais sortir, c’est tout. »
L’ancien joueur défend l’idée que le Ramadan ne nuit pas forcément au niveau des footballeurs. Il prend l’exemple de Karim Benzema, qui selon lui, excelle même lorsqu’il pratique le jeûne. Cette remarque remet en cause l’idée reçue selon laquelle le Ramadan affecterait systématiquement la performance des joueurs.
Les propos de Samir Nasri s’inscrivent dans un débat plus large sur la place de la religion dans le sport de haut niveau. Si certains entraîneurs jugent nécessaire d’adapter la préparation physique en fonction du jeûne, d’autres estiment que cela relève du choix personnel du joueur et ne devrait pas faire l’objet d’un questionnement spécifique.
Le point soulevé par Nasri met en lumière une réalité du football moderne : la perception du Ramadan a évolué, mais pas toujours dans le bon sens. Alors qu’il y a vingt ans, la question ne se posait pas, elle est aujourd’hui au centre de discussions, parfois polémiques. Une évolution qui interroge sur la place réelle du respect de la laïcité et de la liberté religieuse dans le sport professionnel.
