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Par Boumaiz Omar, correspondant Matchpresse en Europe
Au terme d’une édition haletante de Paris-Roubaix, Mathieu van der Poel a décroché ce dimanche une troisième victoire consécutive sur les pavés du Nord. Mais cette édition n’aura pas été sans tension, comme le Néerlandais l’a confié après la ligne d’arrivée.
Un incident décisif avec Pogačar
Interrogé sur le moment où Tadej Pogačar a quitté la course pour la victoire, Van der Poel a raconté :
« Quand j’ai vu Tadej arriver dans ce virage, je me suis dit que c’était un peu trop rapide. La vitesse était folle à ce moment-là et j’ai bien senti qu’il ne pourrait pas le passer correctement. Je ne savais pas qu’il était aussi tombé. Au début, j’ai regardé derrière et attendu, mais l’écart est vite devenu trop grand et j’ai dû poursuivre seul. »
Il poursuit : « Je ne m’attendais pas à me retrouver isolé aussi loin de l’arrivée. Normalement, avec le vent de face dans les deux derniers secteurs pavés, c’est quasiment impossible de faire la différence. Mais j’ai tenu, même si j’ai beaucoup souffert en fin de course. »
Un effort en aveugle
Le champion du monde a également révélé avoir connu des soucis techniques : « J’ai perdu ma radio et mon compteur de puissance a cessé de fonctionner. Impossible de savoir l’écart avec mes poursuivants ou de gérer précisément mon effort. Et quand j’ai crevé, je n’ai même pas pu le signaler. C’était un scénario compliqué, mais au final, tout s’est bien terminé. »
Un succès spécial, malgré la fatigue
Malgré les conditions difficiles et un vent défavorable dans les derniers kilomètres, Van der Poel savoure cette nouvelle victoire :
« Ma victoire préférée reste celle de l’année dernière, avec le maillot arc-en-cel, c’était un moment à part. Aujourd’hui, j’avais moins cette sensation de survoler les pavés. Je sentais chaque pierre sous mes roues. Mais je suis heureux d’avoir retrouvé de bonnes sensations après la maladie de la semaine dernière. Mes jambes ont répondu présent et c’était important de finir cette campagne des classiques sur une victoire. »
Le respect pour Pogačar et la promesse de retrouvailles
Van der Poel a tenu à saluer la performance de son rival :
« Tadej est l’un des meilleurs coureurs de sa génération, et sans doute l’un des plus grands de l’histoire. Ce qu’il réalise est exceptionnel. Il a seulement 26 ans et il a encore tellement à accomplir. Je suis certain qu’il reviendra à Roubaix et qu’il s’y imposera un jour. C’est le seul coureur capable de faire la différence dans autant de courses, que ce soit ici ou sur le Cipressa à Milan-Sanremo. Sa carrière pourrait bien ressembler à celle de Merckx. »
Un incident regrettable avec le public
Le Néerlandais est également revenu sur un fait de course regrettable : « Un spectateur m’a lancé une bouteille pleine en pleine figure alors que je roulais à 50 km/h. C’est inacceptable. Ce genre d’incident n’a pas sa place dans notre sport. C’est dangereux et il faudrait prendre des mesures pour éviter que ça se reproduise. »
Une victoire historique
Enfin, Van der Poel a mesuré la portée de son exploit : « Gagner Paris-Roubaix trois fois, et de manière consécutive, c’est au-delà de ce que j’imaginais en début de carrière. Dans cette course où il faut aussi une part de chance, c’est vraiment exceptionnel. »
Rendez-vous l’année prochaine pour une nouvelle bataille sur les pavés mythiques.
